Les résultats d’une nouvelle étude sur la population canadienne révèlent qu’une mauvaise alimentation augmente les risques associés à une dépression, selon des chercheurs de Colombie-Britannique, de l’Ontario et de l’Alberta.
Selon la chercheuse Karen Davison, de l’Université polytechnique Kwantlen, dans le Grand Vancouver, une consommation pauvre en fruits et légumes est liée à la dépression aussi bien chez les hommes que les femmes.
La dépression est multifactorielle, rappelle Stéphane Migneault, psychologue clinicien et spécialiste de l’influence de l’alimentation sur le cerveau et la santé mentale à Québec.
Cette nouvelle étude montre que la consommation de fruits et légumes peut protéger de la dépression.
Les fruits et légumes ont des composants anti-inflammatoires et antioxydants qui réduisent les risques associés à la dépression.
Karen Davison, présidente du programme Science de la santé à l’Université polytechnique Kwantlen
L’étude publiée par le site BioMed Central et qui a été réalisée sur un échantillon de 27 162 femmes et hommes de 45 à 85 ans, explore l’association entre le potentiel inflammatoire de l’alimentation et le risque de dépression. Comme l’explique Andréanne Martin, diététiste-nutritionniste, une alimentation riche en graisses saturées, en sucre et en aliments transformés peut nuire au microbiote intestinal.
Une alimentation malsaine va venir perturber la barrière de notre intestin qui va laisser entrer des molécules indésirables, dit-elle.Sous une alimentation inadéquate, certaines familles de bactéries vont sécréter des molécules inflammatoires. Par conséquent, elles vont venir créer des problématiques de santé mentale, précise-t-elle.
Les aliments qui favorisent l’inflammation sont notamment les viandes rouges, les aliments cuits à haute température, les fritures. La nutritionniste rappelle que, dans la liste des aliments transformés, il ne faut pas oublier de prendre en compte les barres de céréales et autres sauces et vinaigrettes.
Le ventre, le second cerveau?
Cette nouvelle étude tend à faire un lien entre la santé intestinale et la façon dont un régime alimentaire peut influer positivement ou négativement sur l’humeur. Une approche plausible, selon Mme Martin, qui rappelle que les végétaux sont des aliments qui contiennent des nutriments clés favorables à la production de neurotransmetteurs, tels que la dopamine et la sérotonine.
C’est fou de constater que ces neurotransmetteurs sont fabriqués à partir de ce que l’on mange.
Andréanne Martin, diététiste-nutritionniste
La nutritionniste préconise un apport en protéines adéquat, mais aussi des fruits et légumes riches en magnésium et en vitamines du groupe B. Un avis partagé par le psychologue Stéphane Migneault, qui cite les bénéfices du régime méditerranéen sur le système cardiovasculaire et sur le cerveau.